Le revêtement de pont en liège
Le lattage des ponts est un domaine où de très nombreuses alternatives ont fleuri ces dernières années : lattages synthétiques, iroko, mousse adhésive, etc.
Dans notre démarche de recherche de solutions écologiques et durables pour notre gamme de catamarans Excess et après l’essai d’un prototype de motorisation hybride diesel-électrique à bord d’un Excess 15 (voir nos articles sur le sujet E’Lab), nous avons décidé de soumettre à l’avis du plus grand nombre, le revêtement de pont en liège.
A l’occasion du Salon International du Multicoque, nous avons exposé un Excess 12 sur lequel nous avons recouvert une jupe arrière de lattage SEACORK. Nous souhaitons recueillir vos retours sur cette technologie.
Le liège s’avère être un produit écologiquement responsable. Sa longévité est un atout important pour réduire la consommation à outrance mais c’est aussi une solution de production locale évitant les longs circuits de distribution. Il provient d’écorces cultivées sur les rives de Méditerranée Occidentale, et transformées en France non loin de nos usines. L’écorce de chêne-liège est récoltée tous les 9 ans, et se renouvelle naturellement sans besoin d’abattre l’arbre. Un seul arbre peut fournir de 10 à 12 récoltes, tout en absorbant une grande quantité de CO2, ce qui en fait un matériau de développement durable par excellence.
Mais rappelons les grands avantages du pont en liège et ils sont nombreux pour nous, navigateurs.
C’est avant tout un excellent antidérapant. Sa texture micro abrasive et sa souplesse favorisent l’adhérence et la sécurité en toutes circonstances, même recouverte d’eau.
Le confort, sur et sous le pont, est sa deuxième grande qualité. Il ne brule pas les pieds au soleil et absorbe le poids corporel favorisant le bien être lors des déplacements sur le pont. Sa douceur et sa souplesse permettent de poser le genou ou de s’assoir en toute quiétude. A l’intérieur, ses qualités d’isolation acoustique et thermique réduisent nuisances sonores et température. Les bruits de pas ou d’un objet qui tombe ne réveillent plus ceux qui sont en dessous. La température à bord diminue sous les parties recouvertes de liège.
Sur un plan esthétique, comme les autres lattages naturels, il grise avec le temps, et un simple ponçage peut lui permettre de retrouver son brun-blond d’origine. Imperméable aux liquides aqueux et gras, il résiste aux tâches les plus tenaces. Il est imputrescible, donc d’un entretien peu contraignant et d’une très grande longévité.
Du côté technique, sa compressibilité et son élasticité, d’une résilience totale, en font un matériau qui s’adapte parfaitement aux conditions maritimes, susceptibles de faire dilater, rétracter ou poinçonner d’autres matériaux de lattage. Deux fois plus léger que le teck ou autres revêtements synthétiques, il participe aux gains de poids et permet de garder de bonnes performances.
Pour la sécurité, sa grande résistance auto-extinguible, permet de retarder le feu. Anti–conducteur il s’avère être un excellent isolant électrique appréciable en cas de foudre. Sur un plan sanitaire ses propriétés naturellement antivirales, antimicrobiennes et antistatiques offrent un plus indéniable, surtout dans les régions tropicales.
Le liège présente également quelques inconvénients. Tout d’abord, il a une esthétique différente des bois traditionnels, qui peut être perçue comme moins noble. Bien que cultivé localement, il reste également un produit onéreux et n’est pas moins cher que les bois exotiques. Enfin, sa grande capacité de dilatation, avant collage, en fait un matériau plus difficile à maîtriser lors de la mise en œuvre.
Réaction des utilisateurs
Afin de faire un test grandeur réelle à la Grande-Motte, nous avons disposé des lattes de 70 millimètres de largeur, sans entourage, avec des joints grisés, sur un Excess 12 et nous avons demandé à nos concessionnaires de nous faire un retour. Environ 70% des plaisanciers ont trouvé le liège convainquant, mais il est à noter que ceux qui ont posé le pied dessus étaient bien plus enthousiastes que ceux qui n’ont posé que le regard.
Les questions que nous nous posons :
Il existe plusieurs designs de lattage. Nous aimerions connaître vos préférences concernant les caractéristiques ci-dessous.
Préférez-vous un lattage de 44 millimètre de large, plus conventionnel, ou de 70 millimètre de large, comme présenté ci-dessus ?
Nous avons utilisé des joints grisés sur l’Excess 12 mais préférez-vous des joints noirs ?
D’après vous, est-il préférable d’avoir un lattage avec ou sans entourages ?
De façon plus générale, pensez-vous que le liège soit une solution en ligne avec l’ADN Excess ?
Dernière question et pas des moindres ! Achèteriez-vous un bateau avec un lattage en liège ?
Nous vous remercions d’avance pour vos réponses en commentaires ! Nous avons hâte d’échanger avec vous sur ce sujet.
Jean-Albert
A big thank you to @Geronimo, @BoLorentzen, @Lil__yachtie @Atheo and @Franciscoxpl for your participation and involvement - we can see that our contributors understand the Excess DNA, it's great! We're making progress thanks to you! Also, thanks to @Guillaume, Excess staff member for his contribution!
Claire
Unfortunately it is not possible to buy the material from us at the moment. I am sending you an email with the contact details of our supplier, the best thing to do is to write to him to check directly with him.
Thank you very much!
Claire
I reckon the 44mm with grey caulking looks more refined and I believe a surround would finish it well.
Using cork as an insulator to noise and heat is useful about cork but a large volume of cork would be needed to effectively insulate - insulation is however and issue that should be looked into more as many boats (generally after a certain number of years) become noisy, excessively hot/cold and often damp in colder climates.
In summary, cork decking is a unique concept for those who seek an alternative decking material than fibreglass and provides a sustainable image to the excess brand.
Probably a valid Excess upgrade option -
But personally I would likely spend the weight on something else..
Et tout d'abord encore merci de cette bonne idée: personnellement je suis d'accord avec la plupart des avantages / inconvénients listés dans le post en tout cas pour ceux que je connais et/ou imagine. Forcément je valide la démarche produit naturel, démarche durable, cycle court, caractéristiques mécaniques d'isolation et de poids, antidérapant, et j'aime bien l'esthétique et les sensations sous les pieds. Je me demande quand même comment cela vieilli, comment concrètement le liège réagit aux grosses tâches grasses (j'ai bien lu le post, mais cette matière semble couverte d'aspérités, voire poreuse, comment se gère le bidon d'huile moteur ouvert qui se renverse ...), comment ça résiste au "poinçonnage" : on pose un wing sur le pont et la pointe agressive du foil vient taper le revêtement, l'ensemble bouteille de plongée / stab qui bascule à la faveur d'une vague ... ? Sinon je suis séduit par ce revêtement et je préfère perso les bandes les plus larges, grises et sans contours... Mais les goûts et les couleurs :-) : nous sommes 2 à répondre et déjà 2 avis différents.
Merci beaucoup pour votre contribution ! Concernant les tâches grasses, je transfère votre demande à notre fournisseur, on revient vers vous rapidement !
A très vite,
Claire
Voici la réponse de notre fournisseur Seacork concernant vos questionnements ci-dessus :
"Pour répondre à votre question sur les taches éventuelles de graisse, un simple nettoyage avec de l'eau de mer ou un dégraissant suffisant et un balai brosse dure comme on en a tous chez soi. Pour ce qui est du problème d'un éventuel impact normalement pas de problème non plus mais s'il y a déchirure on peut tout à fait s'inspirer de cette vidéo que j'ai réalisé pour aider les usagers à réparer eux même leur bateau : https://www.youtube.com/watch?v=MECeb_tm9xs"
Merci à Seacork pour leur retour ! @Enjoycatamaran, n'hésitez pas à revenir vers nous si vous avez d'autres questions.
A bientôt,
Claire